Barbarians of Lémuria La Cie du Gras Jambon

La lutte contre Valak, les prémices…

Par Caracole

L’homme était assis seul à une table. Son large chapeau à plume et son air distingué détonnait dans la gargote enfumée qu’était le Roi Bègue.
Malgré, la rapière qui pendait à son côté, l’homme ne semblait pas particulièrement agressif. Peut être laisserait-il le pauvre Troueur s’installer à sa table ? L’établissement était bondé et le kalukan ne souhaitait pas boire sa pinte de bière debout.
Prenant son air le plus avenant – ce qui est assez difficile lorsqu’on a qu’un œil et pas de bouche – Troueur s’installa en face de l’homme au large chapeau. Celui-ci sirotait un vin rouge et malgré sa mauvaise qualité, il tentait tant bien que mal de le boire de façon distingué.

L’irruption du kalukan a sa table ne troubla qu’à peine l’étranger. C’est tout juste s’il lui jeta un regard de dessous son large chapeau. Troueur se détendis, d’habitude ceux que son apparence rebutait ne se gênait pas pour le chasser sans ménagement. Pour le moment cela se passait bien.
Troueur allait porter sa chope à son œil – son seul moyen de se saouler étant de passer par là – lorsque l’homme s’adressa à lui.
« J’imagine que tu veux que je te raconte mon histoire l’ami ? »
Ce n’était pas spécialement l’intention de Troueur, et à vrais dire il s’en foutait un peu vu qu’il ne connaissait pas cet olibrius, mais pour une fois qu’on ne lui parlait pas durement, il n’allait pas refuser.
Prenant l’absence de réaction de son interlocuteur comme un assentiment, l’étranger continua.« Çà risque de prendre de prendre un sacré moment. Au moins une journée, et je suis attendu dans ma chambre si tu vois ce que je veux dire. »
Non, Troueur ne voyait pas.
« Bon vu que tu insiste, je vais quand même te raconter une de mes aventures les plus épiques. »
L’homme posa son chapeau sur la table, révélant un visage aristocratique et une longue chevelure rousse que l’âge commençait à ternir.
« A cette époque je me faisais appeler Caracole et j’avais décidé de revenir à Satarla »
« Tu connais Satarla ? C’est une ville magnifique, et qui a eut l’infime honneur de me voir naître. Enfin bon, là on s’égare »
Le conteur pris une longue gorgée de vin avant de reprendre.
« J’avais donc été engagé par un marchand de Satarla, une ordure du nom de Lyrac, qui voulait que quelqu’un s’assure que l’un de ses « partenaire » remplisse sa part du marché. Et quand je te dis « partenaire », je veux dire « mercenaire », « séide », « homme de main » … »
«  Oui, Fabula la capitaine du navire sur lequel j’avais embarqué avait beau être une accorte demoiselle, elle et son équipage n’était ni plus ni moins que des bouchers. En effet, lorsqu’il voulait couler le commerce de ses adversaires, Lyrac était on ne peut plus littéral. »
« Bien entendu je ne cautionne pas ce genre de méthode, mais bon, il faut bien gagner sa croûte, pas vrai ? L’art ne nourris pas toujours son homme, et j’avoue que la capitaine me faisait de l’effet. Tout le contraire de son second Gertrude qui me donne encore des frissons quand je pense à elle. »
« La mission accompli, la belle capitaine et moi fumes invité à l’arène de Satarla, pour y assister à un spectacle exceptionnel. Valak, un stratège de la ville de Tyrhus, devait être livré aux gladiateurs pour y payer ses crimes commis lors de la dernière guerre tyrho-satarléenne. Le spectacle promettait d’être vulgaire et sanglant, mais au moins jouirai-je de la présence de Fabula, ainsi que de la loge personnelle de Lyrac et de ses innombrables plaisirs. »
« C’est d’ailleurs pendant le brunch passé avec mon détestable employeur que j’ai fait la rencontre d’une belle jeune fille de la bourgeoisie satarléenne. Une jeune fille qui allait acquérir une importance primordiale plus tard dans le futur, mais j’avoue qu’à l’époque je n’avais même pas pris la peine de lui demander son prénom. Après tout ce n’était que du badinage. »
« Après plusieurs combats de mise en bouche, l’exécution tant attendu eut lieu. Néanmoins Valak le général déchu se révéla finalement être un sorcier, et un sacrément puissant qui plus est. De son petit doigt, il pourfendit son adversaire sans même le toucher et tous les gardes envoyés contre lui s’effondrèrent mort, terrassé par une sombre magie. »

Captivé par le récit, Troueur était suspendu aux lèvres de son interlocuteur. En bon orateur, celui-ci se tut quelques instants, histoire de laisser monter la tension.
« Sous les yeux effarés du public, Valak posa ses mains au sol et réanima toutes ses victimes en redoutable morts vivants, ivres de chairs et de sangs. Faisant preuve d’héroïsme, je fuyais en emportant avec moi la belle bourgeoise, tandis que Fabula partait en quête de la caisse de l’arène. Ah, quelle femme … »
« Pendant ce temps là, mes futurs compagnons qui étaient dans les gradins avec la populace firent preuve de beaucoup moins de présence d’esprit. »
« Le Gégé Aryn, la réincarnation de Gégène sur cette terre – enfin c’est lui qui le dis – se rua vers le sorcier récalcitrant armé de Crasebedaine et Piquelegras ses fidèles armes. Je n’ai rien vu, mais il paraît que impressionnant. L’envoyé de Gégène aurait fait appel aux pouvoirs de son dieu pour s’élancer dans les airs et porter de terribles coups à Valak. Pfff, faribole … »
« Quant à Arturus, le deuxième compagnon a m’avoir rejoint dans cette aventure. Il perdait son temps à décapiter les zombies qui l’assaillait. Certes, ce devait être impressionnant, mais bien inutile vu leur nombres. Mais bon, que veux-tu, les traînes-rapières ne sont pas connus pour leur vivacité d’esprit. »
« Je vois pas vraiment pourquoi je te pose cette question, vu que tu peux pas me répondre. Mes cours de rhétorique sans doute ? »

L’homme garda le silence quelques instants, perdu dans ses pensées, avant de reprendre soudainement.
« Enfin bref, toujours est-il que pendant qu’ils perdaient leurs temps en combats inutiles, je sauvais l’essentiel : les femmes. Portant ma bourgeoise dans mes bras, je courais vers la sortie accompagné par Fabula et la caisse qu’elle avait finis par trouver. »
« A l’extérieur, nous fumes témoins d’un spectacle terrifiant. Tel un vaisseau de cauchemar, une forteresse volante surgis des nuages d’orages qui s’étaient amoncelés sur la cité. De ses murs inquiétants de sombres silhouettes se laissèrent tomber en pluie de mauvaise augure. »
« Comme tu t’en doute sûrement l’ami, il y avait du démon dans l’air. Ils fricotent toujours avec les sorciers ceux là. Mes compagnes et moi tombèrent d’ailleurs nez à nez avec plusieurs de ses bestioles tandis que nous nous dirigions vers un carrosse vide. »
« Très résistantes malgré leur air famélique et vaporeux, Fabula et moi eurent quelques difficultés à nous en débarrasser. La brusque irruption d’Arkturus et du Gégé Arryn nous sortis de ce beau pétrin. Certains sont doués pour séduire ou créer des œuvres propre à émoustiller l’âme et les sens, d’autres savent simplement taper. Dans cette situation, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire je te l’accorde.
Toujours est-il que les démons prestement zigouillé, la bourgeoise, le Gégé Arryn, Arkturus et moi même grimpèrent dans le véhicule et foncèrent à bride abattus dans les rues de Satarla. Malheureusement, Fabula nous quitta pour rejoindre la Boite à fée, son navire. Dommage … mais au moins me restait-il toujours la bourgeoise dont je ne connaissais toujours pas le nom. »

Apercevant derrière l’épaule de Troueur une personne qu’il attendait, l’homme s’interrompit. Malgré les clients qui occultait sa vision, le kalukan put apercevoir deux jeunes filles rousses glousser en se dirigeant vers l’escalier qui menait aux chambres du Roi Bègue.
« Ah désolé, l’ami. Il va falloir que j’y aille, on commence à s’impatienter là haut. Une bonne journée à toi. »

L’homme partis avec empressement, laissant le kalukan sur sa faim. Dommage, Troueur aurait bien aimé connaître la suite, mais l’étranger semblait être pressé de retrouver ses deux amis. Il se demandait bien ce qu’ils allaient faire à trois dans une chambre, sachant que la nuit n’était pas encore tombé.

Un autre pour la route ?

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